( Ce texte fut affiché par Pec à l'entrée de sa dernière exposition, en décembre 1997 à Paris )
Je trouve normal que, devant mes toiles, le spectateur en connaisse les racines et la marée qui les a portées devant ses yeux. Que de vagues il a fallu pour en arriver là !
J'ai donc décidé de remplacer la froideur d'un curriculum vitae par une sorte de météo des calmes et des tempêtes qui me tournent dans la tête depuis tant d'années. Je n'ai pas la prétention d'apporter ma pierre au superbe édifice de l'Art, mais un petit caillou récompenserait mes doutes, mes angoisses, mes longues solitudes...
J'aime l'élégance, une silhouette de femme, Notre-Dame de Paris, les créations de Jean-Paul Gaultier, Chanel N°5, la peinture de Toulouse-Lautrec ou d'Eric Fichel, Belmondo dans Cyrano de Bergerac... et tous ceux qui luttent contre le mauvais goût envahissant des arrivistes, qui s'imaginent qu'asseoir sa femme sur une toile enduite de couleur les autorise à se croire des génies.
Si j'apprécie certains abstraits, ce ne sont surtout pas ceux qui jettent leurs couleurs n'importe comment. Il est certain que quiconque tapant sur un piano peut parfois produire un accord juste, mais cela n'en fait pas un pianiste.
Souvent, regardant ma peinture, des gens me demandent d'expliquer ce que j'ai voulu exprimer. Figé, je bredouille quelques âneries ; il serait prétentieux de demander en retour : " expliquez-moi telle symphonie ou tel concerto ". On peut comparer une toile à une ambiance, à chacun d'accorder ses vibrations pour partager cette sorte de communion qu'a ressentie l'artiste et, croyez-moi, ce n'est pas du bla-bla pour intellectuels. Le bon goût existe, mais ne peut s'expliquer.
En guise de CV, pour ceux qui apprécient cet exercice technique :
Ma devise : Chaque toile est une Aventure, ma palette s'appelle la Santa Maria.
Et cela, ça veut dire quelque chose !
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